Construction des fortifications hellénistiques en pierre de Doura-Europos

La construction des fortifications hellénistiques en pierre de Doura-Europos (Syrie)

 

Par Jean-Claude Bessac

Thèse de doctorat en histoire soutenue  en 1997 à Rennes 2

sous la direction d’Yvon Garlan

La présente approche inédite et concrète de ce vaste chantier de construction, qui a fonctionné dans la basse vallée de l’Euphrate au milieu du IIe s. Av. J.-C., vise à renforcer nos connaissances techniques et économiques de la fortification antique. L’ouvrage est scindé en trois volumes : un catalogue, une étude thématique et les illustrations. Dans le catalogue, sont traités les éléments fonctionnels majeurs (tours, courtines et portes). Chaque unité est l’objet d’un inventaire analytique selon sept grands thèmes génériques : dimensions, appareils, ouvertures, particularités de construction, liaisons/progression, matériaux/techniques et marques lapidaires. Des rubriques secondaires adaptées à l’unité les subdivisent. Une synthèse spécifique replace chaque unité dans son cadre général en insistant sur les interrelations des différents aspects. L’étude thématique synthétise les données du catalogue en caractérisant, d’un point de vue typologique, technique et chronologique, chacune des familles d’éléments de la fortification qu’elle situe dans l’histoire de la construction en fonction de leur position topographique et défensive; de leurs caractères géologiques et techniques, des choix architecturaux et des méthodes de travail de l’époque. Le rempart ouest, le mieux conservé, sert de référence pour la connaissance du chantier général, de son économie et de sa durée. L’organisation du travail est fondée sur une production modulaire des blocs prenant en considération leur destination finale. Afin d’éviter des ruptures de stock ou des saturations, dans chaque équipe une répartition optimale des divers spécialistes équilibre la production. Mais, les marques lapidaires, les défauts de taille et de pose révèlent un fonctionnement défectueux du système au début et à la fin du chantier. Pour l’ensemble des fortifications, on peut évaluer le personnel à un peu plus de 1 000 ouvriers et un temps de travail d’environ trois années au minimum.