Histoire des relations entre Paris et ses canaux 1818-1876

Soutenance de thèse de Solenn Guével

 

« Histoire des relations entre Paris et ses canaux 1818-1876. Formes, usages et représentations »

 

Université Paris-Est, Ecole doctorale « Ville, Transports et Territoires », doctorat en architecture, Laboratoire IPRAUS

Lieu : ENSA Paris-Belleville, salle des enseignants, bâtiment A, 60 boulevard de la Villette, 75019 Paris

Date : 27 janvier 2017, 14h00

Membres du jury :

Pierre PINON, Professeur d’Histoire et Cultures Architecturales à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville, Architecte DPLG, Docteur d’État en Histoire, Docteur en Archéologie, Chercheur associé au Laboratoire IPRAUS (Institut Parisien de Recherche Architecture Urbanistique et Société), Directeur de thèse.

Emmanuel BELLANGER, Chargé de recherche au CNRS au Centre d’Histoire Sociale du XXème siècle à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, HDR, Examinateur.

Mme Florence BOURILLON, Professeur d’Histoire Contemporaine à l’Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne, Agrégée d’Histoire, HDR, Chercheur au Laboratoire CRHEC (Centre de Recherche en Histoire Européenne Comparée), Examinateur.

Mme Karen BOWIE, Professeur d’Histoire et Cultures Architecturales à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-La-Villette, HDR, Chercheur au Laboratoire AHTTEP (Architecture, Histoire, Technique, Territoire, Patrimoine), Examinateur.

André GUILLERME, Professeur Émérite d’Histoire des Techniques au CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers), Docteur ès Lettres et Sciences Sociales, Rapporteur.

Mme Michèle LAMBERT-BRESSON, Maître-Assistante d’Urbanisme et Projet Urbain à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville, Architecte DPLG, Docteur en Architecture, Chercheur au Laboratoire IPRAUS (Institut Parisien de Recherche Architecture Urbanistique et Société), Invitée.

Simon TEXIER, Professeur d’Histoire de l’Art Contemporain à l’Université Picardie Jules-Verne Amiens, HDR, Chercheur au Laboratoire CRAE (Centre de Recherche en Arts et Esthétique), Rapporteur.

Résumé de la thèse :

La recherche propose d’interroger l’ensemble de ce qui lie et qui a pu un jour lier Paris à ses canaux, afin d’alimenter et d’élargir les réflexions actuelles sur les problématiques urbaines et sur la définition des modes et temps de constitution de la ville, soit de comprendre les liens entre ville et infrastructure.

À travers l’étude de la forme du paysage et du tissu rural et urbain, des projets, des acteurs privés et publics, des activités et des usages et, enfin, des représentations, le rôle et la place tenus par les canaux parisiens, destinés au transport de marchandises et à l’adduction d’eau, sont appréhendés, permettant ainsi de saisir, dans le temps, la complexité des processus de constitution et d’évolution de l’espace urbain à Paris, révélant, à l’échelle locale et à l’échelle territoriale, au gré des questions posées, les relations entre ville et canal au XIXème siècle.

Dans un premier temps, pourquoi la capitale a-t-elle besoin de canaux ? Quelles sont les conditions de leurs implantations ? Quelles sont les spécificités de cette infrastructure ? Quel est son tracé ? Comment les canaux se sont-ils surimposés aux territoires ? Quels paysages ont-ils fabriqués ? Sont-ils un embellissement et un monument pour le territoire et/ou une coupure dans les tissus existants ? Par rapport à ces questions, nous essayons de comprendre comment les canaux parisiens se sont inscrits dans le territoire.

Dans un second temps, pourquoi des entrepôts sont-ils construits le long des voies d’eau ? De quels types sont-ils ? Y-a-t-il une distinction entre ceux établis à Paris et ceux réalisés à La Villette ? Quelles transformations engendrent-ils ? Quelle place tiennent-ils dans le développement industriel et commercial de la capitale ? De plus, comment le territoire s’urbanise-t-il aux abords des infrastructures ? Par rapport à ces questions, nous tentons de montrer comment la ville s’est adaptée aux canaux parisiens.

Dans un troisième temps, pourquoi est-il décidé de couvrir une partie du canal Saint-Martin sous le Second Empire ? Quels sont les impacts de cette couverture sur le transport de marchandises et l’activité industrielle bordant la voie d’eau ? Comment les trames viaire et parcellaire évoluent-elles ? Des projets, liés au service de l’infrastructure et/ou de la ville, apparaissent-ils ? Alors qu’une partie du canal Saint-Martin est recouvert et que la commune de La Villette est rattachée à la capitale, pourquoi des travaux de modernisation des canaux de l’Ourcq et Saint-Denis sont-ils entrepris ? Quels aménagements sont réalisés ? Comment le territoire traversé par l’infrastructure évolue-t-il ? Par rapport à ces questions, nous essayons de mesurer comment les canaux parisiens se sont intégrés à la ville.

Nous tentons donc de comprendre comment les canaux parisiens, grands ouvrages à vocation industrielle, se sont inscrits dans le territoire ; comment la ville s’est adaptée à cette infrastructure et comment cette dernière s’est intégrée à Paris. Nous essayons de montrer que de leur création à la fin du XIXème siècle (1818-1876), qu’ils servent au transport de marchandises ou à l’adduction d’eau, qu’ils soient à l’air libre ou recouverts, les canaux ont exercé une influence forte sur la formation de la ville qu’ils traversent ; ils peuvent ainsi être considérés comme des éléments fondateurs de l’espace urbain à leurs abords.

Visant à construire un objet historique, en analysant la pluralité des relations entre Paris et ses canaux au cours du XIXème siècle, la thèse souhaite mener une enquête à partir de questionnements divers qui empruntent à plusieurs disciplines, s’attachant aux questions des formes, des usages et des représentations. Outil de réflexion visant à une meilleure compréhension des liens entre ville et infrastructure, elle souhaite apporter des pistes de réflexions face aux interrogations actuelles sur les possibilités de tirer profit de leur présence et sur la manière dont peuvent ou pourraient se reconstituer leurs abords.

MOTS-CLÉS
Histoire et formation des villes – Paris Métropole – Formes architecturales et urbaines : histoire et patrimoine – Architecture du territoire et transport – Morphologie urbaine et tissu urbain – Espace public – Paysage – Industrialisation – Infrastructures – Réseau navigable / Canaux.