Les ingénieurs italiens et la France (XVe-XVIIe siècles)

Les ingénieurs italiens et la France XVe-XVIIe siècles

Si les ingénieurs du Roi des XVIIe et XVIIIe siècles ont fait l’objet d’études approfondies, notamment autour de la figure emblématique de Vauban, leurs prédécesseurs restent les grands oubliés de l’histoire française des fortifications. Pourtant, ces « précurseurs » jouèrent un rôle fondamental dans la diffusion des idées et des techniques. Parmi eux, se détache un nombre conséquent d’ingénieurs italiens entrés au service du roi de France. Venant pour la plupart de la République de Florence, des Etats pontificaux et plus tard du duché de Milan, actifs dans toutes les zones de conflits des débuts de l’époque moderne, ils se démarquent par leur polyvalence, leur goût pour l’invention et leur maîtrise du dessin, à l’origine de la réputation d’artistes-ingénieurs, voire d’ingénieurs « humanistes » qui leur fut parfois donnée, cumulant activités artistiques et festives.

Les limites géographiques retenues pour ce colloque seront celles du royaume de France de Charles VIII à Louis XIII. II s’agira de faire le point sur les connaissances acquises et sur les orientations de recherche les plus prometteuses.

Mobilités des hommes, circulation des idées : les ingénieurs italiens en France et dans le reste de l’Europe

Ce colloque sera l’occasion d’étudier les réalisations italiennes en matière de fortification, de guerre de sièges, d’architecture, d’urbanisme et d’hydraulique, en corrélation avec la défense et la modernisation du royaume de France. Il s’agira aussi de s’interroger sur la notion d’ « école italienne », sur ses apports et ses spécificités. Ces premières réflexions se prolongeront par des recherches portant sur d’autres territoires, car « l’importation » d’ingénieurs italiens ne fut pas l’apanage des souverains français. De l’Angleterre aux Provinces-Unies, les cours européennes recherchèrent ce précieux savoir-faire italien.

Portraits d’ingénieurs

Réalité nouvelle dans la France de la fin du XVe siècle, la figure de l’ingénieur recouvre des applications artistiques et techniques plus larges à partir de la Renaissance, spécificité italienne qui séduisit les rois de France. Il importera donc de cerner cette fonction aux limites ténues et fluctuantes, par le biais de portraits biographiques, par l’analyse de cette polyvalence ou par la description du métier tant sous un angle italien que français.

Organisé par le Centre André Chastel – Laboratoire de recherche en histoire de l’art (Université Paris-Sorbonne – CNRS –MCC/DGP).
Sous la direction d’Emmanuelle Loizeau
19-20 juin 2013