Habilitation à diriger les recherches, Sandrine Victor.

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Mardi 29 juin, à partir de 9h, à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne.

Le dossier présenté s’intitule « Poser sa pierre. Pour une histoire sociale de l’économie de la construction » et contient un mémoire de recherche inédit « Le chantier au pied de la lettre. Organisation administrative des chantiers royaux catalans (Géronès- Roussillon, fin XVe siècle- début XVIe siècle).

Le travail sera présenté, sous la responsabilité de M. Philippe Bernardi (Lamop) devant un jury présidé par Mme Julie Claustre (Université Paris I Panthéon-Sorbonne), et composé de Mme Valérie Theis (ENS), M. Jean-Marie Guillouët (Université de Dijon), M. Damien Carraz (Université Toulouse Jean-Jaurès), M. Gerardo Boto Varela (Universitat de Girona) et M. Joan Domenge Mesquida (Universitat de Barcelona).

Le contexte sanitaire impose une forme hybride à cette soutenance, qui se fera devant un public restreint (30 participants maximum, jury et impétrante inclus), salle Liard à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

J’invite ceux d’entre vous qui seraient intéressés par cette soutenance à m’envoyer un mail, pour me préciser s’ils veulent participer en présentiel (places limitées et liste nominative à déposer auprès de l’université) ou en distanciel (un lien de connexion vous sera alors envoyé)

Mémoire de recherche inédit : « Le chantier au pied de la lettre. Organisation administrative des chantiers royaux catalans (Géronès- Roussillon, fin XVe siècle- début XVIe siècle) »

Le terrain d’enquête s’appuie sur deux chantiers hors norme, non pas par leur taille, mais par les contraintes de temps, d’espace et de contexte qu’ils subissent. Ainsi, le chantier de la forteresse de Salses à la fin du XVe siècle et celui de Gérone assiégée en 1462 ont en commun des obstacles et difficultés fortes qui contraignaient l’organisation et le rythme classique des chantiers. Il apparait qu’étudier ces deux chantiers permet de saisir ce que le contexte peut avoir comme incidences sur les modes de gestion. L’enjeu ici est, de plus, de porter le regard sur les hommes qui tenaient non pas le pic, mais la plume. Qui étaient les gestionnaires des chantiers royaux, comment la gestion de ces chantiers en contexte contraint s’adapte-t-elle aux modalités particulières du temps ? Surtout, est-ce que ces situations génèrent des écrits particuliers, des procédures et processus singuliers, fruits de compétences différentes des fabriciens porteurs de comptes ? La contrainte du contexte induit-elle une rationalisation, une optimisation de la gestion du chantier, de son mode d’administration ? Enfin, comment les agents économiques — les entrepreneurs de bâtiments— entrent en action, interaction et synergie avec les agents de l’État naissant, prémoderne ou moderne ? Ces deux dossiers permettent donc d’envisager le chantier comme un objet total, qui peut interroger autant les parcours des hommes que les arcanes des systèmes.