Séminaire Histoire de la construction

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Organisé par
Le Centre de théorie et analyse du droit (CTAD) UMR 7074, CNRS – Université Paris Nanterre
Le Laboratoire Archéologie et Philologie d’Orient et d’Occident (UMR 8546, ENS-CNRS-EPHE)
et
Le laboratoire Orient & Méditerranée. Textes Archéologie Histoire (UMR 8167, CNRS-Sorbonne Université-
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

avec le soutien de l’EUR Translitteræ.
Mardi 24 janvier 2023
de 10h à 17h

Paris souterrain

Lieu :

Attention Changement de lieu

École normale supérieure, 45, rue d’Ulm 75005

Salle F (escalier D, 1er étage)

10h Introduction


10h15 Grégory Chaumet, architecte, Centre André Chastel, Paris historique, L’apport de l’étude des caves pour la redécouverte de l’habitat et de l’espace urbain à Paris au Moyen Âge.

11h15 Mathieu Fernandez, EHESS-CRH-LaDéHis Caves, sol et nappes à Paris : morphologie urbaine et industrialisation aux XVIIIe et XIXe siècles.

12h30-14h Déjeuner

14h 30 Visite des caves de l’hôtel de Beauvais, 68 rue François Miron, 4e arrondissement avec Grégory Chaumetinscription préalable auprès des organisateurs du séminaire, dans la limite des places disponibles


15h 30 Visite de Crypte archéologique de l’Île de la Cité (sous réserve)

Résumés

Grégory Chaumet est architecte D.P.L.G. de formation et depuis un an docteur en histoire de l’art et archéologie spécialisé dans l’architecture civile au Moyen Âge. Il participe au groupe de recherche « Les caves de Paris » dirigé par Dany Sandron à partir de 2011. Depuis 2015, il est ingénieur d’études et gère la plateforme mobile de modélisation et numérisation 3D de Sorbonne Université (PLEMO 3D). Ce poste lui a permis de se spécialiser dans la numérisation (lasergrammétrie et photogrammétrie) d’objets patrimoniaux, de l’échelle microscopique à l’échelle urbaine.

L’apport de l’étude des caves pour la redécouverte de l’habitat et de l’espace urbain à Paris au Moyen Âge.

À partir du XIIe siècle, dans un contexte d’expansion économique et démographique qui accompagne le développement urbain, la maison médiévale –et tout particulièrement la demeure bourgeoise– adopte un modèle où la cave ou la salle excavée fait partie intégrante d’une structure répondant aux besoins des propriétaires. L’étude des caves à Paris s’appuie sur de nouveaux outils de numérisation et de modélisation 3D, pour des analyses archéologiques, architecturales, techniques et structurelles. L’objectif est de déterminer non seulement l’agencement et la fonction de ces espaces souterrains, mais aussi de restituer leur rapport à l’habitat et au tissu urbain. Par extension, il s’agit de redécouvrir, à partir de ces infrastructures, un paysage urbain médiéval aujourd’hui disparu.

Bibliographie :

Alix C., Gauguin L. et Salamagne A. (dir.), Caves et celliers dans l’Europe médiévale et moderne, Paris, Presses universitaires François-Rabelais, 2019.

Clabaut J.D., Les caves médiévales de Lille, Paris, Presses Universitaires de Septentrion, 2001.

Clabaut J.D., Les caves médiévales de Douai, Paris, Presses Universitaires du Septentrion, 2007.

Sandron D. (dir.), Sous les pavés, les caves ! Une clef pour l’histoire de l’architecture et de la ville, Paris, SUP, 2021.


Ayant soutenu une thèse en histoire des techniques sous la direction d’André Guillerme en 2014, Mathieu Fernandez a prolongé ses recherches dans les champs de l’environnement, de la cartographie, de l’urbanisme et de l’histoire. Des outils ont été développés aux croisements des archives urbaines et des SIG visant à démontrer et illustrer plusieurs évolutions concernant l’environnement parisien au cours de l’époque contemporaine. Les terrains abordés, que ce soit dans le cadre de post-doctorats pour diverses institutions, sous statut indépendant ou en recherche autonome ont, entre autres, concerné la cartographie

historique, le sol anthropique, les nappes d’eaux souterraines, l’archéologie industrielle et du XIXe siècle, le métabolisme urbain et l’économie circulaire.

Caves, sol et nappes à Paris : morphologie urbaine et industrialisation aux XVIIIe et XIXe siècles

La première révolution industrielle, marqué à Paris dès la fin du XVIIIe siècle, est fortement liée à des caractéristiques urbaines locales et environnementales. Nous présentons ici les résultats d’une recherche sur ce thème dont l’originalité consiste à croiser des sources a priori éloignées : morphologiques et sociales. La morphologie est celle de l’environnement, saisi à travers le sol urbain, les nappes et les contaminations. Le social est contenu dans le travail et ses lieux, documentés notamment dans les archives du Conseil de salubrité de la Seine.

Autour du substrat mais aussi dans les caves de la ville ancienne se déploient, à la fin du XVIIIe siècle, un certain nombre d’arts manipulant des procédés chimiques et dont nous présenterons plusieurs exemples.

Ces caves prennent quant à elles placent dans une strate délimitable par la surface du sol et le toit de la nappe, fluctuants. Comment caractériser avec des sources historiques la strate anthropique – par opposition à naturelle ? Sur la base des premières données tridimensionnelles produites à Paris par les ingénieurs ayant inventé le premier système de nivellement à partir de 1805, les SIG diachroniques nous ont permis de caractériser une morphologie et des dynamiques structurantes pour la période de l’industrialisation urbaine.

Nous percevons au final à travers ces problématiques que la construction de la ville et la société urbaines sont influencées par des dynamiques environnementales dont la documentation historique mobilise des sources bien spécifiques.

Bibliographie sélective

Fernandez M. (2022), « Terre et industrie : une enquête pour l’urbanisme », in Diab Y. (dir.), Terres urbaines. Valeurs positives pour la ville de demain, Eyrolles, 224 p.

Mille M., Fernandez M. (2021), « L’apparition de la carte géologique et l’espace du savant. Trois échelles d’après les carnets d’Alexandre Brongniart (1786-1822) » in Troin F. & Fournier M. (sous la direction de), Cartographies en mouvement. Parcours sensible, Narration et participation, Presses universitaires du Septentrion, 312 p.

Fernandez M., Gribaudi M. (2021), « Les pièges du plan parcellaire Vasserot pour la reconstitution du bâti parisien de la première moitié du XIXe siècle », Histoire Urbaine, n°61, p. 119-153 Guillerme A., Fernandez M. (2019), « Les caves de Paris : fondements de la première industrialisation (1740 – 1840) », in Salamagne A., Alix C. et Gauguin L. (sous la direction de), « Caves et celliers dans l’Europe médiévale et moderne », Presses de l’université François Rabelais, 444 p.

Fernandez M. (2019), « Rapport technique du travail effectué pour le groupe MNT de Paris Time Machine », en ligne : https://paris-timemachine.huma-num.fr/web/wp-content/uploads/2020/02/2020_02_20_Rapport_final_Fernandez_Chantier_Relief.pdf

Fernandez M. (2018), « La strate du sol d’une mégapole : observations localisées sur l’Anthropocène. Topographie et morphologie des couches préindustrielle et industrielle à Paris », Géocarrefour, n°92/2.En ligne :https://journals.openedition.org/geocarrefour/12016

Pons-Branchu E., Roy-Barman M., Jean-Soro L., Guillerme A., Branchu P., Fernandez M., Dumont E., Douville E., Michelot J.-L. and Phillips MA. (2017), “Urbanization impact on sulfur content of groundwater revealed by the study of urban speleothems: Case study in Paris, France”, in Science of the Total Environment, 579, p. 124-132. En ligne : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27866745


Visite des caves médiévales de l’Hôtel de Beauvais, 68 rue François Miron, 4e arrondissement

L’hôtel de Beauvais est édifié de 1655 à 1660 par Antoine le Pautre, premier architecte du Roi, pour Catherine Bellier, épouse de Pierre de Beauvais et première femme de chambre de la reine Anne d’Autriche. Classé monument historique, il abrite aujourd’hui la Cour administrative d’appel de Paris. Son sous-sol conserve un remarquable cellier d’époque médiévale voûté d’arêtes ayant appartenu à la maison de ville des abbés cisterciens de Chaalis (Oise).

Inscription préalable auprès des organisateurs du séminaire, dans la limite des places disponibles ; se munir d’une pièce d’identité pour la visite.

Visite de Crypte archéologique de l’Île de la Cité (sous réserve) La crypte archéologique située sur l’Île de la Cité offre un aperçu saisissant de l’évolution urbaine du coeur historique de Paris entre l’Antiquité gallo-romaine et la période contemporaine. Mis au jour dans le cadre d’une vaste opération archéologique menée de 1966 à 1970, les vestiges présentés en sous-sol au moyen d’un parcours thématique montrent un vaste assortiment de bâtiments, infrastructures portuaires et thermales antiques, enceinte du Bas-Empire, caves de maisons médiévales et modernes de la Rune-Neuve-Notre-Dame, restes de l’Hôtel-Dieu, etc.