5e Congrès Francophone d’Histoire de la Construction : appel à communications
« À PIED D’ŒUVRE »
Toulouse (France), les 18, 19 et 20 juin 2025.
Après Paris, Lyon, Nantes et Tlemcen, Toulouse accueillera les 18, 19 et 20 juin 2025 le cinquième congrès francophone d’histoire de la construction. Organisé par l’Université Toulouse Jean-Jaurès (UT2J) et l’École nationale supérieure d’architecture de Toulouse (ENSA Toulouse), sous le patronage de l’Association francophone de l’histoire de la construction, il s’inscrit dans la dynamique des manifestations scientifiques internationales rassemblant autour de l’histoire de la construction des praticiens et des chercheurs, des acteurs du patrimoine (collectivités, associations, etc.), des étudiants, des amateurs, des élus et des usagers.
Si les thématiques traditionnelles de l’histoire de la construction sont bien évidemment abordées (matériaux, processus de construction, chantier, droit et économie, métiers et acteurs, circulation des savoirs, etc.), d’autres sujets liés au développement de nouveaux thèmes de recherche sont proposés tels que l’histoire des techniques d’entretien et de restauration et l’histoire environnementale.
Cette édition, comme les précédentes, entend participer à la consolidation de ce champ de recherche et enrichir les connaissances par la multiplicité des regards.
Pour nous suivre : https://5cfhc.sciencesconf.org/
Le comité organisateur,
Sophie Fradier, Laura Girard, Nathalie Prat / ENSA Toulouse – LRA, Nicolas Meynen, Sandrine Victor / FRAMESPA UMR 5136-CNRS Toulouse
Sandrine Victor
Professeure des Universités en Histoire Médiévale
Co-responsable du Master Histoire Publique
Institut National Universitaire Champollion – Albi
UMR 5136 Framespa – Toulouse
Institut Català de Recerca en Patrimoni Cultural (ICRPC-CERCA) – Girona
Atelier Operandi
Secrétaire Générale de la SHMESP
Les propositions de contribution sont attendues jusqu’au 31 mai 2024 sous la forme d’un résumé de 300 mots maximum, avec un titre et six mots clés choisis parmi la liste en bas de page.
Elles doivent être déposées via l’onglet Déposer du site internet : https://5cfhc.sciencesconf.org/resource/page/id/2
16 thématiques
1. Méthodologies (outils, historiographie)
L’histoire de la construction s’est développée comme un objet de recherche « frontière », à la croisée de multiples disciplines et approches, relevant tant de l’histoire des sciences et des techniques que des sciences humaines et sociales. Dans cette session, on s’intéressera à ce dialogue interdisciplinaire. Comment opère-t-il ? Soulève-t-il des problématiques inédites et participe-t-il à l’introduction de nouvelles méthodes ? Contribue-t-il à une redéfinition du territoire couvert par l’histoire de la construction ? On pourra discuter aussi la démarche de recherche appliquée, qui paraît être une voie privilégiée face au contexte actuel de transition écologique et de crises multiples. Se pose enfin la question des sources car cette histoire a ses propres corpus : les objets et les traces matérielles, l’oralité et les gestes techniques, mais également les sources écrites. Il s’agira là d’évaluer la pertinence de cette documentation, d’en interroger les apports comme les limites, et de rendre compte des recherches portant sur la construction de nouveaux corpus, ou expérimentant des outils innovants notamment numériques. Se pose alors la question de la préservation, de la valorisation et de la médiation autour de ces sources particulières.
2. Processus de conception/processus de construction
Dans le domaine de la création, le processus de fabrication d’une architecture intègre les temps de la conception et de la construction, allant de pair, séparés ou successifs. Ces temporalités pourront être questionnées. De même, on pourra interroger les savoirs mobilisés par les architectes dans la gestation du projet ainsi que leurs outils de réflexion. Quelle est la part de l’expérience, du transfert de savoir-faire, de la copie, de l’essai, de l’erreur ou du repentir ? La thématique des modèles (catalogues, prototypes, maquettes, etc.) à différentes échelles (architecturale, constructive) pourra constituer un axe de recherche, tout comme la question de l’adaptation du concepteur à un site, aux matériaux disponibles. Les relations du concepteur avec d’autres corps de métier seront analysées afin de dégager les collaborations et les tensions. La place des artisans au côté des concepteurs, quand ce ne sont pas les mêmes, pourra être soulevée au regard des conséquences qu’elle peut induire sur le dessin, les choix techniques et le résultat construit. De même, le rôle des ingénieurs et de nouveaux acteurs dans la conception numérique du projet (BIM ou autres outils) apparaît comme incontournable.
3. Frontières fluviales, maritimes et terrestres
L’effacement progressif des frontières depuis les années 1980 – avec comme corollaire, la libre circulation, l’ouverture et l’interconnexion dues à la mondialisation – s’est paradoxalement accompagné d’une multiplication importante de travaux de recherche sur la frontière et ses définitions (les border studies). Le terme vient de l’expression militaire « faire front » mais il englobe aussi la notion plus récente de « frontière naturelle » : fluviale, maritime et terrestre. Ces milieux naturels ou artificiels présentent des caractéristiques physiques particulières (présence ou absence d’un sol, nature du sol, etc.) qui peuvent induire des modes de construction spécifiques que l’on pourra interroger. Lieux d’échanges et de rencontres, ces espaces frontaliers sont hautement stratégiques. Ils constituent un enjeu de pouvoir majeur et portent de ce fait la marque de nouveaux savoirs (géométriques, mécaniques ou hydrauliques) et d’une forme de modernité technologique, qu’il conviendra de mettre en lumière et de questionner, à partir d’études de cas précis. On accordera une attention particulière aux aménagements portuaires et aux fortifications frontalières, à l’extérieur comme à l’intérieur du domaine urbain, ainsi qu’aux axes de circulation (chemin, route, autoroute), aux ouvrages d’art et aux infrastructures de transport (gares et aéroports).
4. Droit et économie de la construction
Cette session s’intéresse au financement des projets à réaliser, commandes, modes et implications choisis par les maîtrises d’ouvrage. Ces questionnements économiques trouveront une continuité dans l’étude des comptes des chantiers : coûts des salaires, et des matériaux, coûts logistiques, investissements dans les infrastructures, choix des modalités (remplois, récupération, neuf…), etc.
La mise en chantier d’un projet implique un appareil administratif, gestionnaire et législatif solide. A titre d’exemple, les documents réglementaires préparés par la maîtrise d’œuvre pour encadrer l’adjudication, les missions des entrepreneurs et le déroulement de la construction sont des sources fécondes sur les relations entre les acteurs. Il pourra être pertinent d’interroger les enjeux et les critères sous-jacents à l’élaboration des processus et procédures administratives, gestionnaires ou réglementaires. Le temps du chantier implique divers acteurs qui se sont élargis au fil du temps avec un segment de responsabilité individuel bien défini : le traceur de plan, l’ingénieur, le maître d’œuvre, mais également le commanditaire, les gestionnaires, le relais d’autorité du prince, et plus récemment l’architecte de conception, l’architecte d’opération, le conducteur de travaux, l’expert et l’inspecteur.
Les litiges, durant le chantier ou une fois ce dernier réceptionné, mettront en évidence la pratique de l’expertise, les statuts des acteurs et leurs compétences.
Les réglementations, normes et droit du travail pourront être une orientation possible, interrogeant l’organisation des activités et des entreprises, l’emploi des ouvriers, leurs conditions de travail (hygiène, sécurité, pénibilité, etc.) et leurs évolutions dans le temps. Un regard particulier pourra être porté sur les accidents lors des chantiers toutes périodes confondues.
5. Matière et matériaux
L’histoire de la construction place la matière et les matériaux au cœur de la recherche. Ici, tous les matériaux architectoniques pourront être considérés : le bois, la pierre, le plâtre, la terre crue ou cuite, les mortiers et les enduits (chaux, sables et pigments), les roches décoratives, mais également les métaux et le béton. Les propositions sur la terre (terre crue et terre cuite) seront particulièrement appréciées. Les procédés traditionnels de construction seront envisagés au même titre que les systèmes industrialisés et préfabriqués des XXe et XXIe siècles. On pourra questionner tant le contexte géologique d’extraction et les modes de production et de recyclage, que les problématiques liées à l’approvisionnement et au transport, et à la mise en œuvre de la matière sur le chantier. Ces études sur le cycle de vie des matériaux pourront s’inscrire dans une période ou adopter un point de vue diachronique. Elles permettront d’identifier des méthodes de travail, des techniques (gestes, outils, livres de recette) et des choix esthétiques (dissociation de l’apparence et de la matière). On s’intéressera aussi aux enquêtes monographiques qui développent, à partir d’un projet ou d’une réalisation architecturale, une analyse matérielle et constructive. Pourront pareillement être abordées les notions d’invention et d’innovation (nouveaux matériaux, brevets).
6. Circulation des savoirs et des savoir-faire
Étudier la circulation des savoirs et des savoir-faire (artistiques, artisanaux, techniques, etc.) implique de considérer la nature de ces savoirs, la manière dont ils se constituent, leur forme, qu’elle soit matérielle ou immatérielle, et leurs modes de diffusion et de réception. Le thème interroge également les niveaux de compétences cognitifs des artisans et bâtisseurs, leur littératie, leur aptitude à compter, calculer, écrire et lire. Comment circulent et se transmettent ces connaissances et ces pratiques établies ou émergentes, spéculatives ou expérimentales ? La session se propose de discuter des moyens de leur diffusion : oralité, gestuelle, littérature théorique, technique et constructive, brevets ; ainsi que leur réutilisation dans des contextes géographiques, temporels et disciplinaires différents.
Les acteurs et les lieux de transmission pourront constituer un autre axe d’étude (chantiers, ateliers, écoles, académies, réseaux de savants et d’intellectuels, etc.).
7. Métiers/acteurs
Il y a une dizaine d’années, les auteurs du premier Congrès Francophone d’Histoire de la Construction appelaient de leurs vœux au « développement d’une micro-histoire sociale du bâtiment » (Édifice et artifice, 2010). De nombreux travaux ont été conduits depuis. Ils éclairent les conditions concrètes de production et de réalisation de l’architecture à travers l’étude des acteurs de la construction au sens large, qu’ils appartiennent aux milieux artistiques, artisanaux, académiques et commerçants, ou qu’ils soient chargés de la logistique et de l’administration des chantiers, qu’il s’agisse d’acteurs de premiers plans ou de personnalités moins connues. Dans cette session, la focale sera élargie à l’ensemble de ces catégories d’acteurs, ces hommes, mais également ces femmes, qu’il s’agira de réhabiliter en travaillant sur leur identité sociale, en interrogeant les modalités de leur formation et l’exercice de leur métier au sein des cadres réglementaires et en dehors de ces mêmes cadres (organisations confessionnelles et professionnelles…). On s’intéressera à leurs connaissances scientifiques, techniques et pratiques, et à leurs modes d’action ; à la place des mobilités, de l’individuel et du collectif dans les transferts et la circulation des savoirs et des savoir-faire. Différentes méthodes biographiques (biographie collective, intergénérationnelle, etc.) et d’études des réseaux pourront être déployées ici afin de mettre en évidence des profils homogènes ou hybrides, et des espaces sociaux aux frontières souvent poreuses.
8. Les « lieux » du chantier : logistique, organisation
L’enjeu de cette session sera de penser le chantier dans sa définition même : qu’est-ce qu’un chantier ? La notion de chantier pourra être abordée selon deux axes forts : l’espace et la durée. Comment s’organise-t-il au niveau spatial, quels éléments comprend-il (infrastructures, lieux proches ou plus lointains, espaces de stockage, d’abri, de formation…), quelle est l’étendue réelle d’un chantier, en termes de site directement concerné par le projet, et au-delà quels sont ses aires d’influence et de recrutement ? Enfin, quels sont les éléments qui forment l’armature fondamentale du chantier ? Sources d’eau et puits, enclos, carrière, fours divers, loges : de quoi le chantier a-t-il besoin et que construit-il de spécifique pour fonctionner ? Comment fait-il pour résoudre d’éventuelles contraintes d’espace (chantiers urbains) ou d’éloignement (approvisionnement) ? Autre élément à considérer : le temps. Quelle est la durée d’un chantier, comment ce temps se traduit-il dans l’investissement en infrastructures plus ou moins pérennes, comment le site évolue-t-il ? L’organisation temporelle du chantier fait-elle l’objet d’un phasage défini en amont, ou s’adapte-t-elle aux aléas et imprévus, et dans ce cas, dans quelle proportion ?
9. Gérer et administrer le chantier
La question ici soulevée est de comprendre le chantier « de papier », celui de son administration, de ses organes de gestion financière et matérielle, des offices notariales aux cabinets juridiques. Mettre en œuvre un projet constructif mobilise une main d’œuvre technique, celle des artisans et bâtisseurs, mais également tout un personnel administratif et comptable, qui tient et rend des comptes aux commanditaires, experts ou auditeurs divers. Qui et combien sont-ils ? Sont-ils spécialisés dans le domaine particulier du bâtiment, ou sont-ils des agents multicompétents de structures préexistantes ou donneuses d’ordres ? Comment organisent-ils la gestion quotidienne du chantier : diffusion de l’information et des ordres, gestion de la communication descendante et ascendante, mais également horizontale, lieux de travail et temporalités comptables ?
10. Expérimentations historiques et actuelles
Dans cette session, il s’agira de réfléchir à l’acte d’expérimenter qui peut recouvrir différentes réalités et divers objectifs. L’expérimentation en architecture vise à créer, à affiner et à améliorer un projet, à travers une démarche itérative qui peut porter aussi bien sur les processus de conception-réalisation que sur leur résultat. Examiner la façon dont les architectes et les acteurs de la construction expérimentent, dans une perspective historique, environnementale ou d’innovation, amène donc par ricochet à s’interroger sur leurs motivations et les contextes de production (situations de crises, nature de l’opération ou de l’ouvrage…), comme à discuter des relations entre les savoirs techniques et l’architecture, les métiers traditionnels et les nouveaux métiers. Mais l’expérimentation peut aussi s’apparenter à une forme de « mise à l’épreuve », qui d’ailleurs ne réussit pas toujours. Apprendre par l’échec, tirer des leçons : la place de la pédagogie de l’erreur dans les avancées technologiques et techniques pourra être débattue. Enfin, l’expérimentation comme méthode scientifique sera également abordée. Bien que ce mode de vérification et d’acquisition des connaissances trouve ses origines au XIXe siècle, c’est dans ses pratiques actuelles qu’il sera surtout envisagé. Aujourd’hui, quelle est la place par exemple de l’archéologie expérimentale dans les réflexions en Histoire de la construction ? Quel est le rôle des chantiers écoles ?
11. Outils, gestes et techniques
La question des savoir-faire, des gestes et des outils conduit à ouvrir un volet tant sur la construction, que sur les opérations en lien avec l’entretien et la restauration des édifices. Plusieurs questions paramètrent les orientations choisies pour ce congrès afin de renouveler l’historiographie. Comment adapter une technique ancienne aux constructions contemporaines ? Les outils sont-ils adaptés ou bien abandonnés ? Où et comment sont-ils fabriqués ? Quelles sont les modalités de leur entretien et de leur gestion ? La question de la transmission des gestes sera abordée à travers la formation, la transmission par l’exemple, l’adaptation au poste et au projet, la qualification et le perfectionnement. Pour la période contemporaine, la collecte de témoignages viendra utilement nourrir le propos. L’approche interdisciplinaire est souhaitée pour aborder le patrimoine culturel immatériel au prisme du patrimoine bâti et de sa connaissance.
12. Normes et réglementations
Aucune construction ne peut être comprise sans prendre en compte les réglementations qui se sont appliquées à elle, contraignant parfois le projet de départ en l’amoindrissant ou au contraire en lui faisant prendre des détours inattendus. Dès les époques anciennes, la contrainte pesant sur le chantier peut être envisagée par la norme et la réglementation des Métiers structurés, imposant rythmes, pratiques, savoir-faire, et contraignant parfois les recrutements de main d’œuvre. Les règles urbaines, présentes dès le Moyen Âge, sont-elles facilitatrices ou contraignantes en matière de construction ? Or ces normes, en France, peuvent varier d’une période à l’autre, d’une ville à l’autre, et sous l’influence de politiques européennes. Et pour la période contemporaine, trois types de normes sont à considérer dans les effets qu’elles produisent : les normes d’essai qui permettent de déterminer les caractéristiques des produits et services, les normes d’exécution ou de mise en œuvre et les normes de conception ou de dimensionnement des ouvrages, des équipements ou installations, comme celles relatives au calcul de structures en métal ou en béton. Des labels se disputent aussi des qualités de construction, en matière de performance énergétique, de qualité environnementale et de santé.
13. Entretien, réparation, restauration
Dans cette session, le regard sera porté sur l’entretien et la restauration d’ouvrages et d’édifices, problématiques dont les historiens de la construction se sont emparés. Entretien, réparation, maintenance, ravalement, ou tout simplement travaux, sont conduits régulièrement et dès l’origine sur les édifices. Qu’elles fassent l’objet d’un programme d’entretien, d’un changement d’affectation ou de mise au goût du jour (technique, technologique, esthétique) ou qu’elles surviennent de manière inattendue (intempéries, dégradations, catastrophes et sinistres), ces modifications viennent changer la matérialité de l’architecture, voire la dénaturer. En outre, le défaut d’entretien peut conduire à la vétusté et à l’insalubrité d’un bâtiment, et parfois servir d’argument à la réalisation de lourds travaux, voire conduire à la démolition.
L’entretien ordinaire comme la restauration monumentale seront questionnés sous l’angle des acteurs, des méthodes, des chantiers, des choix de matériaux et de mise en œuvre, de respect ou non de l’authenticité matérielle et des styles.
14. Gestion des ressources et environnement
La session se propose d’interroger la gestion des ressources sur le temps long : matériaux, eau, énergie, déchets, pollution. La raréfaction, ou au contraire la prolifération de certaines ressources induisent-elles un renouvellement des pratiques, l’invention de nouveaux matériaux ou de nouvelles techniques ? Les questions de réemploi, de déconstruction et de réutilisation des matériaux issus de chantiers de démolition pourront être développées en s’intéressant aux différentes étapes : démantèlement, démontage, tri, transport, transformation, préparation, vente des matériaux, magasin de matériaux, etc. De même, et pour les périodes les plus récentes, les stratégies de planification ou de mode conception spécifique pour réduire l’impact sur l’environnement pourront être analysées. Le rôle des acteurs de la construction pourra être abordé en précisant les délimitations des missions des entrepreneurs et des architectes dans la réutilisation des matériaux dans un nouveau projet de construction.
Cette session sera l’occasion de s’intéresser à l’histoire de la construction au prisme de l’histoire environnementale, renouvelant le regard porté sur l’évolution de la gestion et de l’emploi des matériaux et ainsi que des techniques.
15. Représentations, symboliques et imaginaires (utopies)
De la cité de Dieu à Sforzinda, la ville imaginaire oscille entre l’idéal inatteignable et le tour de force, voire la démonstration, rêvé par les ingénieurs et les architectes. Au cœur des villes, des bâtiments répondent également aux désirs d’imaginaire des bâtisseurs : des labyrinthes des cathédrales aux murs rideaux des plus hautes tours, que nous disent ces imaginaires constructifs ? Comment l’acte de bâtir, le projet d’édifier mobilisent-ils des représentations et des encodages symboliques ? Le sujet peut se décliner autour de la question de la transmission des symboles par le bâti, selon des enjeux de maîtrise et de contrôle d’un message en fonction du destinataire récepteur.
Enfin, la session pourra aussi avec profit multiplier les sources peu mobilisées pour envisager traditionnellement les questions en histoire de la construction. Comment la littérature, le cinéma ou les œuvres figuratives parlent ou montrent le chantier, représentent sa société ou mythifient les prouesses techniques et au final le bâti ?
16. Crises, oppositions, rivalités
La construction est à considérer dans des contextes de fortes contraintes. Les crises (économiques, démographiques, environnementales…) ont-elles des incidences sur le fonctionnement, l’organisation, les choix techniques ou artistiques liés au bâti ? Également, le projet constructif peut-il est le théâtre de rivalités et d’opposition ? Ainsi, les programmes constructifs sont-ils d’autres moyens d’affirmer des pouvoirs, de marquer des enjeux géopolitiques, d’afficher des souverainetés ? Enfin, la société des bâtisseurs est-elle aussi traversée par des guerres d’influences, des rivalités d’artistes ou d’architectes, des courses à l’innovation, de concurrence entre agences, entreprises ou industries ?
Mots-clés
- Acoustique, aéroport, altération, ambiance, aménagement des berges, aménagement fluvial, aménagement maritime, aménagement portuaire, appareillage, apprentissage, approvisionnement, archéologie, archéologue, architecte, artisan, artisanat, artiste, assemblage, authenticité, autoroute
- Berges, balnéaire
- Canaux, castellologie, chantier, chemin, circulation des matériaux, circulation des savoirs, commande, confort et santé, constructeur, contrat, crise
- Déchet, déconstruction, défense, démolition, digue, drainage
- Éclairage, économie, empilement, enseignement, entrepreneur, entreprise, entreprise de travaux publics, entretien, environnement, espace, espace de circulation, espace naturel, espace public, espace rural, espace vert, expérimentation, expert, expertise
- Fleuve, fondation, fortification, franchissement, frontière
- Gare, génie climatique, genre (homme/femme), geste, gestion
- Hallage, historiographie
- Industrie, ingénieur, innovation, inondation
- Jardin
- Législation, littérature constructive, littérature non technique, littérature technique, lumière
- Machine, main d’œuvre, maîtrise de l’énergie, maquette, marais, marché, maritime, matériau industriel, matériau traditionnel, matière, mer, méthodologie, métiers du bâtiment, milieu humide, militaire, mise en œuvre, modalité d’exercice, modèle constructif, montage, mythe
- Naval, navigation, norme, numérique
- Organisation professionnelle, outil, ouvrage d’art
- Parc, paroi, patrimoine immatériel, paysage, pérennité, phare, poliorcétique, pollution, pont, port, portuaire, pratique, production, professeur, projet constructif, prototype
- Recyclage, réemploi, réglementation, remembrement, réparation, ressource, restauration, route
- Savoir-faire, sources, stabilité, structure, symbole
- Technicien, technique, technologie, temporalité, transfert artistique, transport, travail
- Vieillissement, voirie
- Zones de marche, zones maritimes.
Champs chronologiques
Préhistoire – Protohistoire – Antiquité – Moyen Age – Époque moderne – XIXe siècle – XXe siècle – XXIe siècle.
Champs géographiques (à définir par l’auteur)
Italie, Algérie, Belgique, Albanie, Suisse, France…