Une histoire sociale du travail et de l’entreprise familiale (XIXe-XXe siècle)

par Manuela Martini
Habilitation à diriger des recherches soutenue le 15 novembre 2013
Sous la direction de Catherine Omnès (Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines)
Jury : Dominique Barjot (Université Paris Sorbonne-Paris IV), Marco Cattini (Università Commerciale L. Bocconi, Milan), Christian Chevandier (Université du Havre), Nancy Green, (EHESS), Liliane Hilaire-Pérez (Université Paris Diderot-Paris 7).
Le dossier porte le titre  « Parcours professionnels, famille et mobilités. Une histoire sociale du travail et de l’entreprise familiale (XIXe-XXe siècle) » et comprend un mémoire inédit intitulé « Du travail et des hommes. Migrations et petite entreprise du bâtiment dans la banlieue parisienne au XXe siècle ».
 
« Parcours professionnels, famille et mobilités. Une histoire sociale du travail et de l’entreprise familiale (XIXe-XXe siècle) » est le titre d’un dossier d’habilitation à diriger des recherches en histoire contemporaine composé de trois volumes. Le premier retrace de manière réflexive l’itinéraire de recherche de la candidate en amont et en aval de son doctorat en histoire économique et sociale, achevé en 1994 à l’université Bocconi de Milan, en le situant à la croisée de trois domaines historiographiques : l’histoire des transitions économiques et des conflits sociaux ; l’histoire de la famille, des relations intergénérationnelles et de genre et l’histoire des migrations de travail et de l’entrepreneuriat immigré. Le troisième volume est un recueil des publications les plus significatives de la candidate organisé en trois sections principales : « Mobilités : parcours migratoires et intermédiaires » ; « Ancrages : patrimoine, famille, genre » ; « Travail et tensions sociales ». Le deuxième volume est consacré à une étude inédite sur les transformations du paysage entrepreneurial de la banlieue parisienne engendrées par des flux migratoires croissants en nombre et diversifiés par origine à partir du début du XXe siècle. Réalisée à travers l’exploitation de sources orales ainsi que d’archives publiques et privées, la recherche a pris pour objet le secteur du bâtiment en raison de l’importance  de la main-d’œuvre immigrée et de l’entrepreneuriat ethnique en son sein dès le début du siècle dernier.  Appréhendée à  l’échelle macro-nationale, meso-territoriale et micro historique de l’entreprise,  la physionomie sociale des entrepreneurs migrants a été saisie aussi bien au niveau collectif du territoire banlieusard qu’au niveau individuel des biographies migratoires et professionnelles des acteurs. Il en résulte une ethnologie historique des liens sociaux et des choix de gestion opérés au sein des structures productives dessinant des nouvelles perspectives interprétatives sur des objets jusqu’à présent négligés par l’historiographie, tels les normes et les pratiques informelles de l’organisation du travail à petite échelle, les formes multiples du travail à la tâches ou le travail non rémunéré au sein des petites firmes.
In order to obtain the Habilitation à diriger des recherches in modern history three volumes have been presented under the overall title : « Parcours professionnels, famille et mobilités. Une histoire sociale du travail et de l’entreprise familiale (XIXe-XXe siècle) ». The first volume aims to present the candidate’s trajectory as a researcher and teacher, as well as the main issues of her research approach developed since she was awarded a PhD in social and economic history at the Bocconi University (Milan, Italy) in 1994. The third volume is a collection of the candidate’s most significant publications organized in three main sections: Migratory paths and intermediaries; Patrimony, family and gender; Work and social conflicts. The second volume is entirely devoted to present a new study on the transformations of the entrepreneurial landscape engendered by a growing and more and more diversified international migration toward the Paris’ suburbs during the 20th century. Due to the importance of the immigrant workforce and ethnic entrepreneurship in this sector, the building industry has been chosen as a field for an empirical research based on private and national archives and oral sources. The effects of the diversification of migration flows on this sector have been analyzed on the macro-national level, the meso-level of the suburban space and the micro-level of the enterprise. This multiple-scale approach offers a new and compelling vision of the internal dynamics of the small immigrant building firm, an important part of the industrial structure of this sector and besides a neglected one by the current historiography.